mardi 20 octobre 2009

DANS LE NOIR de John Lutz


La citation.

«Un infime souffle de fraicheur effleura ma joue droite : on ouvrait silencieusement la porte. Il y eut le frottement amorti d’une semelle caoutchoutée sur le sol recouvert de liège.» Un aveugle ne perçoit pas la vie de la même façon que nous. Lui tout se décrit par des sons ou ce qu’il sent. J’aime la perception du narrateur.

«Malgré moi, je repensais à ce jour où la détonation avait soudain retenti comme un coup de tonnerre, à la peur qui me tordait le ventre tandis que j’avançais en rampant sur le tapis rugueux vers l’endroit où quelque chose était tombé comme une masse avec un bruit qui vibrait encore dans l’air.» C’est tellement fascinant comment on peut décrire ce qui arrive sans même le savoir parce qu’on n’a pas la vue. Ce souvenir du narrateur me touche. Surtout depuis que j’ai joué, dans une pièce de théâtre, une aveugle qui apprenait que ses amis étais tous morts dans une explosion et qui essayait de comprendre ce qui s’était passé, c’est sûr que ça me rejoint beaucoup plus.

«Mes mains tâtonnaient éperdument comme deux créatures autonomes, explorant chaque centimètre de l’épais tapis de haute laine. Et puis… quelque chose d’humide et de poisseux, le trou profond, la blessure béante, le revolver, la chair flasque…» Ça évoque de la tristesse, de la grande tristesse pour lui. Ça a du être un choque de découvrir ce qui venait de se passer. Surtout qu’il le découvre sans le voir en décrivant tout sauf l’image. Il doit s’en imaginer des choses, des choses terrifiantes…

«Qu’y avait-il d’écrit dans le billet de Miriam?» Cette phrase m’a surprise, étant voyant, on oubli qu’il n’a pas pu lire le billet.

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